2008-07-10

Dix de la fermeture du journal Egin et de la radio Egin Irratia

Argazkia: Jon Urbe


Le 15 de juillet prochain, cela fera dix ans que le quotidien basque Egin et la radio Egin Irratia ont été fermés sous l'ordre du juge de l'instruction de l'Audience Nationale espagnole Baltasar Garzón sous le prétexte qu'ils étaient contrôlés par l'organisation armée ETA. Bien que trois ans après, en raison de l'absence de preuves, de ce même tribunal avait laissé sans effet les chefs d'inculpation d'"appartenance à groupe armé" dictés à l'encontre des membres du conseil d'administration de la maison d'édition Orain qui étaient mis en examen, lors du verdict du macro-dossier 18/98 émis en décembre 2007, les juges de l'Audience Nationale ont fini par les condamner tout comme certains responsables de la rédaction à des peines de prison.

En février 2008, 300 avocats et professeurs d'université de niveau international qui sont intervenus au procès du macro-dossier 18/98 en tant qu'observateurs, ont présenté un rapport faisant état du grand nombre d'irrégularités qui ont caractérisé la procédure judiciaire, et concluant que le jugement va à l'encontre des principes basiques d'un Etat de Droit. En juin, un groupe d'experts juristes internationaux a réalisé un rapport dans lequel ils affirment que la fermeture d'Egin et d'Egin Irratia, ainsi que d'Euskaldunon Egunkaria —seul quotidien publié en langue basque et clos par les tribunaux espagnols pour des raisons similaires en février 2003—, représentent une violation de espagnole. Ce document, élaboré par los professeurs Kai Ambos (Université de Gottingen, Allemagne), Luis P. Salas Calero (Université Internationale de Floride, Etats-Unis), John Vervaele (Université d'Utrecht, Pays-Bas) et Juan Luis Gómez Colomer (Université de Castellón), affirme que la fermeture de ces médias bafoue les articles 10 et 15 de des Droist de l'Homme en raison de son "caractère disproportionné" et représente "le sacrifice du droit fondamental à la liberté d'expression, autant dans le niveau individuel que collectif, c'est-à-dire, le droit à recevoir toute information et à connaître l'expression de la pensée d'autrui".

Lors de ce dixième anniversaire de la fermeture d'Egin et d'Egin Irratia, les ex salariés des deux médias nous voulons rappeler cette grave violation des droits qui a eu lieu au sein d'un pays membre de l'Union Européene. Pour ce faire, nous allons organiser le 12 juillet prochain une journée de dénonciation mais aussi de solidarité vis-à-vis des membres d'Orain et d'Egin qui sont en prison. Une journée qui aura lieu à Hernani, commune où siège toujours la rédaction centrale du quotidien, mise sous scellés et vide. Le programme d'activités ainsi que d'autres informations d'intérêt seront disponibles sur le blog: http://egin10.info

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